« Je sous-traite le mélange des coproduits de ma ration »
Dans l’est de la France, la SARL Pollen intervient dans les fermes pour mélanger les aliments avant le stockage.
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« Mélanger les coproduits avant le stockage nous fait gagner du temps et de la place » avance Samuel Peultier, éleveur du Gaec Saint-Epvre, dans la Meurthe-et-Moselle. Avec trois associés et trois salariés, l’élevage se compose d’un troupeau de 120 vaches laitières avec un total de plus de 300 bêtes. L’alimentation du cheptel comporte beaucoup d’aliments, c’est pourquoi les éleveurs mélangent l’ensemble des coproduits en faisant intervenir la SARL Pollen et son bol sur camion.
Une semi-remorque automotrice
Lorsque Jérémy Picard, chauffeur du camion de Pollen, arrive dans la ferme, il commence par dételer son ensemble afin de mettre le tracteur routier de côté. Jérémy s’installe alors dans la cabine de la remorque construite sur mesure. « La remorque est automotrice dans la ferme. Je commence par démarrer le moteur Iveco de 520 ch qui anime la machine puis je monte dans la cabine qui se surélève, où je passe l’intégralité du chantier ». La cabine prend de la hauteur de manière à laisser de la visibilité au chauffeur dans le bol Trioliet de 46 m3, composé de trois vis verticales.
Afin de remplir un tel volume, le chauffeur fait un travail de grutier. Il déplace la remorque vers chaque aliment, chacun étant déchargé à même le sol. L’ensemble est emmené par un essieu directionnel et moteur qui est utilisé uniquement au travail (il est relevé avec deux vérins lors de l’attelage au camion). Quant aux triples essieux de la remorque, ils sont eux aussi directionnels, ce qui offre une meilleure maniabilité dans la cour.
Arrivé près des aliments, Jérémy déplie et pose deux béquilles, situées de part et d’autre de l’outil : « Dans le godet à clapet, je peux prendre jusqu’à 2,5 tonnes d’aliment, comme de la drèche qui est relativement humide. Les béquilles sont donc très importantes. Même avec elles, je sens la machine bouger légèrement. En revanche, elles se plient et se déplient rapidement puisque je les utilise entre chaque aliment, donc plusieurs fois par bol ».
Dans sa cabine, le conducteur peut surveiller l’avancé de la recette avec le poids placé dans le bol, mais aussi l’état du mélange grâce à une trappe rétractable lui apportant une plus grande visibilité en position ouverte. Dès que le mélange est complété, direction le silo. Jérémy entre en marche avant puis recule tout en déchargeant. C’est Samuel qui s’occupe de la mise en place du silo en repoussant le mélange avec son télescopique, tout en préparant une surface plane pour faciliter le tassage.
Une histoire de logistique
« Nous avons toujours mélangé les coproduits de la ration, cela nous permet d’avoir moins de silos puisque cinq aliments (drèche, corn, colza, farine d’orge et de maïs) sont stockés dans un seul compartiment, avance Samuel. Certes nous ne pouvons pas modifier la ration pendant trois mois, mais c’est convenu avec notre nutritionniste. Au quotidien en revanche, je vois vraiment la différence. L’alimentation du troupeau est faite en quinze minutes. Mon bol automoteur n’a qu’à prendre ses aliments que dans trois silos, c’est-à-dire l’ensilage d’herbe, l’ensilage de maïs et les coproduits. De plus, mélanger des gros volumes permet de diluer la marge d’erreur lors du chargement. »
Un bol Pollen est consommé en environ une semaine dans le Gaec, ce qui représente 14 mélangeuses. Si une erreur de quelques dizaines de kilogrammes s’est glissée dans le mélange, elle est diluée dans le volume, la rendant beaucoup moins conséquente.
Le camion bol intervient une fois par trimestre dans la ferme, ce qui veut dire 3 mois sans entrée d’aliments. En revanche, le chantier doit être bien préparé « Puisque c’est Pollen qui vend certains des aliments, c’est à eux de gérer la livraison. Notre travail, c’est surtout la préparation du terrain avec le nettoyage du béton et du silo, précise Samuel. Nous utilisons nos propres farines, donc cela réduit les aliments livrés. Le plus important, c’est que les 5 aliments soient arrivés pour le jour J ».
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